Ottawa dit privilégier la réduction des dépenses courantes pour accroître les investissements en capital et miser ainsi sur la croissance à long terme.
Le ministre François-Philippe Champagne qualifie ce plan d’« investissement générationnel », malgré l’absence de mesures directes pour le coût de la vie.
Ottawa veut générer de la croissance face à l’incertitude insufflée par la guerre tarifaire déclenchée par l’administration américaine de Donald Trump.
Le ministre des Fiances est confiant de réussir des économies de 60 milliards $ sur cinq ans dans les dépenses gouvernementales.
Des dépenses en défense
Le budget augmente le salaire de départ des soldats à 52 044 $ et prévoit 17,9 G$ sur cinq ans pour l’achat d’équipement militaire.
La cyberdéfense obtient 10,9 G$, et Ottawa vise 100 G$ annuellement en défense d’ici 2035.
Le gouvernement crée une Agence de l’investissement pour la défense dotée de 30,8 M$ pour simplifier les achats militaires et intégrer les PME.
Un bureau de l’innovation de 68 M$ soutiendra la R-D technologique, pour générer 81 200 emplois et 6,1 G$ en retombées économiques.
Investissements en capital
D’autre part, Le budget 2025 met l’accent sur les investissements en capital, répartis entre quatre axes.
Il y a les infrastructures, la productivité et compétitivité, la défense et le logement.
Les deux premiers obtiennent la plus grande part du financement, avec 115 milliards $ et 110 milliards $ prévus sur une période de cinq ans.
Des cibles pour l’immigration
Puis, Ottawa entend ramener l’immigration à des niveaux jugés acceptables.
Le Plan des niveaux d’immigration 2026-2028 va maintenir les admissions à 380 000 résidents permanents par an, contre 395 000 en 2025.
La cible francophone hors Québec passera graduellement de 9 % à 10 % d’ici 2028.
Ottawa pense aux infrastructures
Le gouvernement crée un fonds d’infrastructures de 51 milliards $ sur dix ans, dont 17,2 milliards pour les provinces et territoires.
Le budget 2025 introduit aussi une « superdéduction » pour le secteur manufacturier, permettant un amortissement complet des nouveaux bâtiments de production dès leur mise en service.
Cette mesure est évaluée à 1,5 milliard $ sur cinq ans.
La Banque de l’infrastructure du Canada voit aussi son capital porté à 45 milliards $.
Les entreprises y trouvent leur compte
Enfin, le budget Champagne crée un fonds de diversification des corridors commerciaux doté de 5 milliards $ sur sept ans pour améliorer le transport des marchandises vers l’international.
Un autre fonds de 5 milliards $ sur six ans soutiendra les entreprises affectées par les droits de douane.
Le fédéral bonifie également le crédit d’impôt RS&DE (recherche scientifique et de développement expérimental), élargissant la réduction progressive du capital imposable afin de favoriser davantage la recherche scientifique et le développement expérimental au sein des entreprises canadiennes.
Des restrictions et peu pour les familles
Côté restrictions, Ottawa espère aller chercher des économies de 60 milliards $ dans la fonction publique par la suppression de 40 000 postes.
Toutefois, le budget maintient le financement du programme d’alimentation scolaire et de l’Allocation canadienne pour enfants.
Le gouvernement introduit aussi un crédit d’impôt pour les préposés aux bénéficiaires.
L’État leur offre jusqu’à 1 100 $ par an, pour un coût total estimé à 1,48 milliard $ sur six ans.


